Page:Feer - Contes indiens, 1883.djvu/190

Cette page a été validée par deux contributeurs.

exposé à un feu ardent. Il questionna les gens qui se trouvaient là et qui lui dirent : Il y a dans ce lieu une femme aux membres divins appelée Madanasanjîvanî qui est la reine de ce pays ; tout ceci lui appartient. L’homme qui entrera dans ce chaudron plein d’huile sans en mourir est celui qui deviendra notre seigneur.

« Après avoir recueilli ce propos de la bouche de ces gens, Sumitra vit Madanasanjîvanî ; il admira ses formes, sa prestance, sa beauté, ses charmes et devint fou d’amour. De retour dans la ville d’Avantî, il informa l’auguste Vikramâditya de toute cette aventure. Après avoir entendu le récit de Sumitra, le roi fut tout entier à la curiosité ; il alla près du chaudron plein d’huile et sauta dans le liquide. À la nouvelle de cet événement, Madanasanjîvanî arriva ; quand elle vit devant elle l’auguste Vikramâditya, elle oignit d’Amrita le corps brûlé (du roi) qui redevint tel qu’il était auparavant, sans brûlure et sans souffrance. La belle aux membres divins dit à Vikramâditya : Eh ! grand roi, c’est une grande qualité chez un roi que (de savoir subir) de cruelles souffrances ; or, quelle plus grande souffrance peut-on subir que celle qui