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roi. Sur ces entrefaites, l’éléphant principal fit monter sur son dos le roi Jayaçekhara et le conduisit jusqu’au trône ; ensuite de quoi les conseillers le sacrèrent. Le roi Jayaçekhara, sacré avec sa femme, exerça la royauté sans entraves.

« Quelques jours après, les rois voisins, s’étant tous réunis, bloquèrent la ville du roi Jayaçekhara ; pendant ce temps-là, le roi jouait aux dés avec la reine et ne s’occupait pas (des affaires) de son royaume. Sur ces entrefaites, la reine dit : Eh ! grand roi, je pense à une chose ; enserré comme tu l’es par le cercle des rois ennemis, ce pays ne sera bientôt plus à toi. Aussi, cherchant ton bien, je te rappelle que si un roi s’abandonne au vice, sa royauté a beau être soutenue par la richesse, l’intelligence, la capacité, elle est destinée à périr. Ce vice peut être de dix-huit espèces différentes, dont dix se rattachent à l’amour, et huit à la colère ; tel est l’ensemble des dix-huit espèces de vices. Aussi, un roi doit-il toujours se garder de l’amour et de la colère.

« Voici l’énumération des dix vices nés de l’amour : la passion de la chasse est le premier ; l’attachement au jeu de dés, le deu-