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sur le Çâstra. Vikramâditya s’approcha pour entendre leur discussion. Quand il fut tout près d’eux, il écouta. Dans la chaleur de la discussion, les pandits cherchaient surtout à soutenir respectivement leur propre thèse, et, pour cela, ils faisaient des distinctions misérables et de nature à détruire l’autorité du Çâstra. Après avoir prêté l’oreille, le roi dit : Eh ! pandits, écoutez : la recherche du sens véritable du Çâstra est le fait d’un savant : quand on repousse le sens véritable et qu’on cherche à établir sa propre thèse, on ne fait pas acte de savant. Celui qui, étant savant, fait de fausses interprétations pour établir sa propre thèse et rejette le sens naturel du Çâstra, celui-là se perd lui-même et cause la perte des disciples groupés autour de lui. — À l’ouïe de ces paroles du roi, les pandits se dirent en eux-mêmes : Le savant est celui qui est capable de démêler le vrai sens et la fausse interprétation du Çâstra ; la fausse interprétation que nous en avons faite, celui-ci l’a comprise : d’où la conclusion qu’il est le premier des savants (pandits). — Après s’être communiqué cette pensée, tous, remplis de honte, cessèrent la discussion.

« Sur ces entrefaites, un homme d’une