Page:Feer - Contes indiens, 1883.djvu/166

Cette page a été validée par deux contributeurs.

arbre ravissant comme il n’en avait jamais vu, et vint au pied de cet arbre. Or c’était la résidence d’un oiseau appelé Longue-vie (cîrajîva). La troupe qui formait le cortège de cet oiseau, après avoir été en divers lieux chercher de la nourriture, revint sur l’arbre, et les oiseaux se mirent à parler ensemble.

« Sur ces entrefaites, un des oiseaux dit : J’éprouve aujourd’hui une grande douleur. — Tous les oiseaux lui firent alors cette question : Quelle douleur éprouves-tu ? — L’oiseau reprit : Écoutez, pour la bien retenir, la circonstance qui me cause cette profonde douleur. Au milieu de l’Océan est une île ; le roi de cette île est un Râxasa, les habitants sont des hommes. Un jour, ce Râxasa entreprit de les manger tous. Les habitants, épouvantés, tinrent conseil et dirent : « Hé ! Râxasa, tu es notre roi à tous, nous sommes tes sujets : garder tes sujets est ton devoir de roi. Tu es roi et tu t’efforcerais de manger tes sujets ! Ce n’est pas convenable. Nous te donnerons chaque jour, régulièrement et successivement, un homme. — Depuis lors le Râxasa a, chaque jour, un homme pour sa nourriture, et se montre satisfait ; il ne fait pas de mal aux (autres)