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Dhanadatta le lui avait dit précédemment. Il fit alors cette réflexion : Quiconque est un homme supérieur expose sa vie pour rendre service aux autres. Si je donne ma vie, les corps de ces deux individus, femme et homme, reprendront vie ; c’est là une action supérieure ; il faut de toute nécessité l’accomplir. On a beau veiller sur son corps, on ne peut éviter la mort. En rendant service aux autres, on meurt, mais aussi, dans l’autre monde, on a une destinée excellente.

« Pénétré de cette pensée, le roi Vikramâditya se baigna dans le lac, puis se mit en devoir de se couper lui-même la tête en présence de la déesse. Là-dessus, la divinité, se montrant favorable, arrêta la main du roi et dit : Ô roi, tu es un homme supérieur ; je suis contente de toi. Demande ce que tu désires. — Le roi répondit : Hé ! divinité, si tu m’es propice, rends la vie à ces deux personnes, cet homme et cette femme, et accorde-leur la royauté de ce lieu. — La divinité, ayant entendu ces paroles, dit : Hé ! Vikramâditya, tu es un homme excellent ; pour rendre service aux autres, tu es prêt à perdre la vie. — À ces mots, la divinité rendit la vie à cette femme et à cet homme, leur donna la royauté