Page:Feer - Contes indiens, 1883.djvu/141

Cette page a été validée par deux contributeurs.

entourage, tantôt à cueillir des fleurs, tantôt à jouer avec de l’eau, tantôt à chanter, tantôt à s’exercer sur la balançoire, tantôt à entrer dans un bouquet de kadalî, tantôt à satisfaire les désirs de celles des femmes de sa troupe (qui en éprouvaient). Voilà comment, dans la saison du printemps, l’auguste Vikramâditya goûtait de diverses manières les jouissances et les douceurs mondaines.

« Cependant un ascète qui, dans un coin de la forêt, avait passé beaucoup de temps à user son corps dans de rudes mortifications de tout genre, était venu visiter le parc du roi. Pendant qu’il le parcourait, ses idées furent changées, et il se mit à faire les réflexions suivantes : J’aurais pu porter des habits somptueux et me parer d’ornements divins, m’oindre de parfums divins, me nourrir de mets succulents et inouïs, me coucher sur des lits magnifiques, respirer des odeurs agréables, mâcher du bétel mélangé de muscade, de girofle, de cardamome, de karpura, etc., entendre des chants et des instruments, voir danser des danseurs et des danseuses, folâtrer et rire avec des femmes d’une beauté parfaite, me livrer au plaisir avec de jeunes femmes ; toutes ces jouissances qui s’offraient