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cour, et le siècle de Vikramâditya est pour l’Inde ce qu’est pour la Grèce le siècle de Périclès, pour Rome le siècle d’Auguste, pour l’Italie le siècle de Léon X, pour la France le siècle de Louis XIV. Malheureusement, en dépit d’une si haute renommée, l’histoire de ce roi n’est pas, pour cela, plus certaine ni mieux connue ; et il n’en existe pas une relation suivie qui mérite une entière confiance. Le sens historique manque aux Hindous, et ce qu’ils ont trouvé de mieux à faire pour célébrer la gloire d’un de leurs plus grands monarques, ç’a été de composer des contes dont il est le héros. Deux séries de fictions se rattachent à son nom : l’une est intitulée « les trente-deux récits (des figures) du trône[1] » ; l’autre a pour titre « les vingt-cinq contes du Vétâla[2] ». Le second recueil n’est qu’un épisode du premier et a un lien moins étroit avec les actions réelles ou imaginaires de Vikramâditya ; c’est dans les trente-deux récits du trône qu’on le voit constamment mis en scène, il est l’unique héros de ces légendes destinées à faire res-

  1. En sanscrit : Sinhâsana-dvâtrimçati.
  2. En sanscrit : Vetâla-pancavimçati.