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l’objet d’une forte et puissante méditation. En entendant ce discours, le roi fit la réflexion suivante : D’un morceau de bois, d’un bloc de pierre, une divinité vient à l’existence ; l’existence résulte donc de l’accomplissement[1]. — Incontinent le roi, pour rendre service à son semblable, dit à la déesse : « Hé ! déesse, si tu es contente de moi, puisque ce Yogî s’est livré pendant longtemps à des mortifications et y a trouvé bien des mécomptes, accorde à ce Yogî le choix que tu m’as laissé. » La déesse accorda alors ce choix au Sannyasî. Après avoir remis au Sannyasî le choix que la déesse lui avait accordé, l’auguste Vikramâditya retourna dans sa demeure. »

La deuxième figure ajouta : « Écoute, roi Bhoja ! je t’ai dit la générosité, l’héroïsme, les qualités de grand homme du grand Vikramâditya : si ces qualités sont en toi, tu es digne de t’asseoir sur ce trône. »



  1. Il y a là un raisonnement subtil et obscur ; on distingue trois choses : la méditation (Bhâvanâ), — l’accomplissement ou le succès (siddhi), l’existence (bhâva) ; l’accomplissement résulte de la méditation, et l’existence de l’accomplissement. Une chose existe parce que la méditation se réalise. — Il y a peut-être l’intention de jouer sur les mots bhâva et bhâvanâ.