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dânanda et lui dit : Comment trouves-tu ce portrait ? — Çârdânanda répondit : C’est bien l’image de la Rânî. Mais Bhânumatî a sur la cuisse gauche un grain de beauté[1] qui n’est point ici : c’est le seul défaut de ce portrait. — En entendant ces paroles, le roi se dit en lui-même : Comment Çârdânanda connaît-il le grain de beauté de la cuisse de Bhânumatî ? Il y a quelque chose là-dessous. — Le roi, furieux, dit à son conseiller : Fais périr Çârdânanda. — Le conseiller emmena Çârdânanda chez lui et fit ces réflexions : Le roi, sans préciser le crime de Çârdânanda, a donné l’ordre de le faire périr ; il n’est pas convenable de tuer cet homme éminent sans un motif bien défini. Le mettre à mort serait faire commettre un crime au roi. — Après avoir agité ces pensées en lui-même, il fit faire dans sa demeure une cellule souterraine et y enferma Çârdânanda.

« Plus tard, un certain jour, le fils du roi, Vijayapâla, partit pour chasser dans la forêt. Quand il y fut arrivé, il aperçut un sanglier, se mit à sa poursuite pour le tuer et fut

  1. Littér. : un grain de sésame.