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Le programme doit être assez souple pour se plier aux modifications que l’on juge bon d’y introduire, soit sous la pression des événements, soit pour toute autre raison. Après comme avant, il est la loi devant laquelle on s’incline. Une autre qualité du programme est d’avoir toute la px’éçjswn compatible avec l’inconnu qui pèse sur les destinées de l’entreprise. Habituellement, il est possible de tracer la ligne de conduite prochaine avec un assez grand degré de précision. Une simple directive convient aux opérations lointaines ; avant que le moment de les exécuter soit venu on aura acquis des lumières qui permettront de mieux fixer la ligne de conduite. Lorsque la part d’inconnu est relativement très grande, le programme ne peut avoir aucune précision ; l’entreprise prend alors le nom ^aventure. , Unité , continuité , souplesse, et précision, tels s^nt les caractères généraux d’un bon programme d’action. Quant aux autres qualités particulières qu’il doit posséder et qui dépendent de la nature, do l’importance et des conditions de l’entreprise pour laquelle il est fait, on ne saurait les fixer d’avance que par comparaison avec d’autres programmes qui ont été reconnus bons pour des affaires analogues. Il faut donc, pour chaque cas, chercher, dans la pratique des affaires, des éléments de comparaison, des modèles, comme fait l’architecte qui a une construction à édifier. Mieux servi que l’administrateur, l’architecte peut recourir à dos albums et à des cours d’architecture ; il n’y a pas d’albums de programmes d’action ; il n’y a pas d’enseignement de prévoyance ; la doctrine administrative est à faire.

Les bons programmes ne manquent pas ; on les devine à l’allure des affaires, mais on ne les voit pas d’assez près pour les bien connaître et les juger. Il serait cependant fort utile à tous ceux qui doivent administrer de savoir comment les chefs expérimentés s’y prennent pour dresser leurs programmes. Une douzaine d’exemples bien choisis suffiraient.