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matières et des pertes de temps. 1 Pour que le but soit complètement atteint, il faut non seulement que les choses soient à leur place, bien arrangées, mais encore que la place ait été choisie de manière à faciliter autant que possible toutes les opérations. Si cette dernière condition n’est pas remplie, l’ordre n’est qu’apparent.

L’ordre apparent peut recouvrir un désordre réel. ( J’ai vu une cour d’usine servant de magasin de lingots d’acier où les matières bien dressées, bien alignées, propres, donnaient une agréable impression d’ordre. En y regardant de près on constatait que le même tas renfermait, confondues, quatre ou cinq espèces d’aciers destinées à des fabrications différentes. D’où manœuvres inutiles, pertes de temps, chances d’erreurs..... ; chaque chose n’était pas à sa place. Il arrive au contraire qu’un désordre apparent correspond à un ordre réel.* C’est le cas de papiers éparpillés selon la volonté du maître et qu’un serviteur bien intentionné, mais incompétent, dispose autrement et dresse en piles bien alignées. Le maître ne s’y reconnaît plus. L’ordre parfait comporte une place judicieusement choisie ; l’ordre apparent n’est qu’une image fausse ou imparfaite de l’ordre réel.

La propreté est un corollaire de l’ordre. Aucune place n’est réservée à la saleté.

Un tableau graphique, représentant l’ensemble des immeubles, divisé en autant de compartiments qu’il y a d’agents responsables, facilite beaucoup l’établissement et le contrôle de l’ordre.

Ordre social.

Pour que l’ordre social règne dans une entreprise, il faut, d’après la définition, qu’une place soit réservée à chaque agent et que chaque agent soit à la place qui lui a été assignée.