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Il est généralement admis que la crainte des responsabilités en est la principale cause. Je jcrois plutôt que c’est l’insuffisante capacité administrative des dirigeants. Si le chef suprême A exigeait de ses collaborateurs B et L l’emploi de la passerelle et les déterminait à l’imposer à leurs subordonnés C. M..., l’habitude et le courage des responsabilités s’établiraient en même temps que l’usage du plus court chemin.

C’est une faute que de s’écarter de la voie hiérarchique sans nécessité ; c’en est une bien plus grande de la suivre quand il doit en résulter un dommage pour l’entreprise. Cette dernière peut prendre une extrême gravité dans certaines circonstances. Quand un agent se trouve dans l’obligation de choisir entre les deux procédés et qu’il ne lui est pas possible de prendre l’avis de son chef, il doit avoir assez de courage et se sentir assez de liberté pour adopter celui que l’intérêt général impose. Mais pour qu’il soit dans cet état d’esprit, il faut qu’il y ait été préparé d’avance et que ses chefs lui en aient donné l’exemple. L’exemple doit venir d’en haut. 10° Ordre

On connaît la formule de l’ordre matériel : Une place pour chaque chose et chaque chose h sa place . La formule de l’ordre social est identique : Une place pour chaque personne et chaque personne à sa place.

Ordre matériel .

D’après la définition précédente, pour que l’ordre matériel règne, il faut qu’une place ait été réservée à chaque objet et que tout objet soit a la place qui lui a été assignée. Cela suffit-il ? Ne faut-il pas encore que la place ait été bien choisie ?

L’ordre doit avoir pour résultat d’éviter des pertes de