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pas contents parce qu’ils sentent qu’ils pourraient gagner davantage ; les médiocres trouvent que la besogne qui leur est imposée est trop lourde.

3° Paiement aux pièces.

Le salaire est en rapport avec le travail effectué et n’est pas limité.

Ce système est fréquemment employé dans les ateliers où l’on a à fabriquer un grand nombre de pièces semblables.On le retrouve dans les industries où le produit peut se mesurer au poids, au mètre courant, au mètre cube ! II est généralement employé toutes les fois que c’est possible. On lui reproche de pousser à la quantité au détriment de la qualité et de créer des conflits lorsqu’il s’agit de reviser les prix pour tenir compte des progrès réalisés dans la fabrication.

Le paiement aux pièces devient travail à l’entreprise quand il s’applique à un ensemble important de travaux. Pour réduire l’aléa des entrepreneurs,, on ajoute parfois au prix de la pièce un prix appliqué à chaque journée faite. 11 résulte généralement du paiement à la pièce une majoration de salaire qui stimule le zèle pendant un certain temps. Puis un régime’finit par s’établir qui, peu à peu, ramène co mode de paiement à celui de la tâche journalière, pour un prix fixé d’avance.

On trouve les trois modes de paiement ci-dessus dans toutes les grandes entreprises ; tantôt le paiement à la journée domine, tantôt c’est l’un des deux autres. Dans un atelier on voit le même ouvrier travailler tantôt aux pièces, tantôt à la journée.

Chacun de ces trois modes a ses avantages et ses inconvénients et leur efficacité dépend des circonstances et de l’habileté des chefs.