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Un corps à deux têtes est, dans le monde social, comme dans le monde animal, un monstre. Il a de la peine à vivre. Il ne faut pas confondre Unité de direction (un seul chef, un seul programme) avec Unité de commandement (un agent ne doit recevoir des ordres que d’un seul chef). On pourvoit à l’unité de direction par une bonne constitution du corps social ; l’unité de commandement dépend du fonctionnement du personnel.

L’unité de commandement ne peut exister sans l’unité de direction, mais elle n’en découle pas. 6° Subordination de l’intérêt particulier a l’intérêt général

Ce principe rappelle que, dans une entreprise, l’intérêt d’un agent, ou d’un groupe d’agents, ne doit pas prévaloir contre l’intérêt de l’entreprise ; que l’intérêt de la famille doit passer avant celui de l’un de ses membres ; que l’intérêt do l’État doit primer celui d’un citoyen ou d’un groupe de citoyens.

Il semble qu’une telle prescription ne devrait pas avoir besoin d’être rappelée. Mais l’ignorance, l’ambition, l’égoïsme, la paresse, les faiblesses et toutes les passions humaines tendent à faire perdre do vue l’intérêt général au profit de l’intérêt particulier. C’est une lutte continuelle à soutenir. Deux intérêts d’ordre différent mais également respectables sont en présence ; il faut chercher à les concilier. C’est l’une des grandes difficultés du gouvernement. Les moyens de réalisation sont :

1° La fermeté et le bon exemple des chefs ; 2° Dos conventions aussi équitables que possible ; 3° Une surveillance attentive.