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affection mutuelle, leur intérêt commun, leur savoir-faire les préserveront de tout conflit, même de tout dissentiment sérieux. Sauf exception rare, l’illusion est de courte durée : une gêne survient d’abord, puis une certaine irritation et même, avec le temps, si la dualité existe, la haine. Les hommes ne supportent pas la dualité de commandement.

Un judicieux partage des attributions aurait diminué le danger sans le faire disparaître entièrement, car, entre deux chefs sur le pied d’égalité, il reste toujours quelque question indivise. Mais c’est courir après l’échec que d’organiser une affaire avec deux chefs suiMelnême pied, sans partage d’attributions et séparation de pouvoir.

c) Une imparfaite délimitation des services conduit aussi à la dualité de commandement : deux chefs, donnant des ordres sur un domaine que chacun croit lui appartenir, font de la dualité.

d) De continuels rapports entre les divers services, l’enchevêtrement naturel des fonctions, des attributions souvent imprécises, créent un danger constant de dualité. Si un chef avisé n’y met bon ordre, des empiètements s’établissent qui viennent troubler la marche des affaires et la compromettre. Dans toutes les associations humaines, dans l’industrie, dans le commerce, dans l’armée, dans la famille, dans l’État, la dualité de commandement est une source perpétuelle de conflits, parfois très graves, qui sollicitent particulièrement l’attention des chefs à tous les niveaux. 5° Unité de direction

Ce principe a pour expression : Un seul chef et un seul programme pour lin ensemble d’opérations visant le même but .

C’est la condition nécessaire de l’unité d’action, de la coordination des forces, de la convergence des efforts.