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Dès que deux chefs exercent leur autorité sur le même homme ou sur le même service, un malaise se ressent ; sisi la cause persiste, le trouble augmente, la maladie apparaît comme dans un organisme animal gêné par un corps étranger, et l’on observe les conséquences suivantes : Ou bien la dualité cesse par la disparition ou l’annihilation do l’un des chefs, et la santé sociale renaît ; Ou l’organisme continue à dépérir.

Dans aucun cas, il n’y a adaptation de l’organisme social à la dualité de commandement.

Or, la dualité de commandement est extrêmement fréquente ; elle exerce ses ravages dans toutes les entreprises, grandes ou petites, dans la famille et dans l’Etat. Le mal est d’autant plus redoutable qu’il s’insinue dans l’organisme social sous les prétextes les plus plausibles :

a) Dans l’espoir d’être mieux compris ou de gagner du temps, ou pour arrêter immédiatement une manœuvre fâcheuse, le chef C 2 donne directement des ordres à un agent C sans passer par le chef C 1 .

Si cet errement se répète, c’est la dualité de commandcdement et ses conséquences : hésitation chez l’inférieur, trouble, froissement, mécontentement chez le chef tenu à l’écart, désarroi dans le travail.

On verra plus loin qu’il est possible de s’écarter de la voie hiérarchique, lorsque c’est nécessaire, en évitant les inconvénients de la dualité de commandement. b) Le désir d’écarter la dilïiculté immédiate du partage des attributions entre deux associés, deux amis, deux membres de la même famille, fait parfois que la dualité de commandement règne au sommet de l’entreprise dès son début. Possédant les mêmes pouvoirs, ayant la même autorité sur les mêmes hommes, les deux associés arrivent fatalement à la dualité et à ses conséquences.

Malgré de dures leçons, les expériences de ce genre restent nombreuses. Les nouveaux associés comptent que leur