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Sur cent heures consacrées à une grande entreprise industrielle, l’ouvrier emploie quelques heures seulement aux questions administratives : informations diverses transmises au contremaître ; discussion sur les salaires, la durée et l’organisation du travail ; temps consacré aux réunions de caisses de secours, de syndicats, etc...

Le contremaître qui reçoit et transmet les observations des ouvriers, qui reçoit des ordres, les transmet et en assure l’exécution, qui fait lui-même des observations et donne des avis, le contremaître, dis-je, consacre plus de temps au service administratif.

Cette part du temps absorbée par le service administratif grandit avec le rang occupé par l’agent dans la hiérarchie industrielle ; les questions d’ordre, de prévoyance, de discipline, d’organisation, de recrutement et d’éducation des ouvriers et contremaîtres, sont déjà pour l’ingénieur ordinaire des préoccupations importantes.

A ces préoccupations viennent s’ajouter, pour le directeur, les questions commerciales et financières, les relations avec l’Etat, etc.. . ; il s’ensuit que le temps donné aux questions techniques se réduit de plus en plus et qu’il devient presque insignifiant pour le chef d’une très grande entreprise. Je ne dis rien des agents du service commercial, ni de ceux du service financier ou de tout autre service : en dehors de leur spécialité, ces divers agents jouentdans le service administratif un rôle analogue à celui des agents du service technique.

Tous les agents d’une entreprise participent donc plus ou moins à l’administration : tous, par conséquent, ont l’occasion d’exercer leurs facultés administratives et de les faire remarquer. C’est ainsique l’on voit parfois des agents, d’instruction rudimentaire mais particulièrement bien doués, passer par degrés du rang le plus infime aux rangs les plus élevés de la hiérarchie industrielle ou syndicale.