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Il est l’instrument de relations de toutes les parties de l’entreprise entre elles et des relations de l’entreprise avec le monde extérieur.

Cette énumération, quoique incomplète, donne une idée de l’importance du service administratif. La charge du personnel suffirait seule à lui donner la suprématie dans la plupart des cas. Qui ne sait, en effet, qu’une entreprise, lors même qu’elle disposerait des engins et des procédés de fabrication les plus parfaits, est vouée à l’insuccès si elle est entre les mains d’un mauvais personnel ?

Pour représenter son mode d’action, j’emprunterai une comparaison à la physiologie :

Comme le service administratif d’une société industrielle, le système nerveux de l’homme n’est pas visible à l’observateur superficiel ; ses actes ne tombent pas directement sous les sens, et cependant, les muscles, bien qu’ils possèdent une énergie propre, cessent de se contracter si le système nerveux cesse d’agir. Sans son action, le corps humain devient une masse inerte, tout organe dépérit rapidement. Dans tous les organes et dans toutes les parties de chaque organe, le système nerveux est présent et actif. Par des cellules et des fibres il recueille des sensations et les transmet d’abord à des centres nerveux inférieurs, centres réflexes, puis, de là, s’il y a lieu, au cerveau. De ces centres ou du cerveau part ensuite l’ordre qui, par un chemin inverse, arrive au muscle qui doit exécuter le mouvement.

La société industrielle a aussi ses actes réflexes ou ganglionnaires qui s’effectuent sans l’intervention immédiate de l’autorité supérieure. En général, cependant, le renseignement, l’information qui vient d’un agent en contact avec le monde extérieur ou avec un autre agent de l’entreprise, va jusqu’à la direction qui examine, décide et donne un ordre, lequel, par un chemin inverse, arrive aux agents d’exécution. Tel est le fonctionnement du service administratif ; tous les agents y participent plus ou moins.