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Faut-il y faire entrer aussi le commandement ? Ce n’est pas obligatoire ; on pourrait étudier le commandement à part. Je me suis cependant décidé à l’incorporer dans l’administration par les raisons suivantes :

1o Le recrutement, la formation du personnel et la constitution du corps social, qui sont des charges de l’administration, intéressent au plus degré le commandement ;

2o La plupart des principes de commandement sont des principes d’administration. Administration et commandement sont mêlés très étroitement. Au seul point de vue des facilités de l’étude, il y avait intérêt à grouper ces deux sortes d’opérations ;

3o Le groupement avait, en outre, l’avantage de constituer une fonction très importante, digne d’attirer et de retenir l’attention du public au moins autant que la fonction technique.

J’ai donc adopté la définition suivante :

Administrer, c’est prévoir, organiser, commander, coordonner et contrôler ;

Prévoir, c’est-à-dire scruter l’avenir et dresser le programme d’action ;

Organiser, c’est-à-dire constituer le double organisme, matériel et social, de l’entreprise ;

Commander, c’est-à-dire faire fonctionner le personnel ;

Coordonner, c’est-à-dire relier, unir, harmoniser tous les actes et tous les efforts ;

Contrôler, c’est-à-dire veiller à ce que tout se passe conformément aux règles établies et aux ordres donnés.


Ainsi comprise, l’administration n’est ni un privilège exclusif, ni une charge personnelle du chef ou des dirigeants de l’entreprise ; c’est une fonction qui se répartit, comme les autres fonctions essentielles, entre la tête et les membres du corps social.