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Il pourra vous arriver d’avoir à soutenir dans des circonstances critiques un travail intense de jour et de nuit, jusqu’à épuisement. Un peu de repos rendra facilement à vos facultés un fonctionnement normal. Mais sachez que les excès de travail sont parfois aussi dangereux que les autres excès. Quand le cerveau est fatigué et n’obéit plus, il est temps de se distraire. Ne jamais prendre de vacances est une habitude fâcheuse ; le rendement individuel s’en ressent et comme quantité et comme qualité.

Soyez vaillants et enthousiastes comme il convient à la jeunesse ; ne vous laissez jamais aller au découragement. Quand on a mis dans son œuvre le meilleur de soi même, qu’on a supporté fatigues et désagréments pour la faire aboutir, on est récompensé de sa peine par la satisfaction de lui voir prendre vie.

Ayez de l’initiative, ayez même de l’audace. La crainte des responsabilités est un indice de faiblesse. N’oubliez pas que toute l’intelligence, tous les efforts, toutes les qualités consacrés à la prospérité d’une entreprise peuvent échouer ; le hasard, les circonstances ont parfois une grande influence sur le succès des affaires et par conséquent sur celui des hommes qui les dirigent. Mais il ne faut pas s’exagérer le rôle de la chance. Celui qui réussit une première fois peut être simplement heureux ; si son succès se répète, on est bien obligé d’admettre que sa valeur personnelle a dans le succès le rôle principal. Vous appartenez à l’élite intellectuelle, vous ne devez donc pas vous désintéresser de votre temps ; vous devez être au courant des idées générales qui agitent la société moderne dans tous les domaines.

Vous vous devez non seulement à vous-mêmes, mais aussi à vos collègues, à vos chefs, et à l’entreprise que vous servez ; votre tenue, votre attitude, vos propos, votre conduite doivent