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thique respect. Ce sont là les bases de raccord tacite qui doit s’établir entre vous.

N’oubliez pas que le contre-maître représente de nombreuses années d’expérience et un jugement développé par une pratique quotidienne et pensez qu’à son contact vous pourrez acquérir de précieuses, d’indispensables données pratiques, complément nécessaire de l’enseignement de l’Ecole. Vis-à-vis des ouvriers, observez une attitude de politesse et de bienveillance ; attachez-vous à les étudier dans leur conduite, leur caractère, leurs aptitudes, leur travail et même dans leurs intérêts personnels. H appelez-vous que dans tous les milieux sociaux se trouvent des hommes intelligents. Par un habile commandement on obtient non seulement la discipline, mais encore tous les dévouements pouvant aller, dans des circonstances difficiles ou périlleuses, jusqu’à l’abnégation, au sacrifice de soi-même.

Dans le sorvice, mesurez soigneusement vos paroles et n’exprimez aucun reproche immérité. N’hésitez pas à reconnaître ouvertement, le cas échéant, que votre observation était basée sur une interprétation inexacte des faits ou des règlements.

Efforcez-vous de vous concilier la sympathie de votre chef par un zèle de bon aloi dans l’exercice de vos fonctions ; il aura pour vous une bienveillance dont vous ne devrez pas abuser.

Apportez dans votre appréciation des choses et des gens qui vous entourent de la réserve et de la mesure. Faire de la critique avec l’idée de contribuer à une amélioration, c’est très bien ; mais toute autre espèce de critique est un acte de légèreté ou de malveillance.

Ayez confiance en vous-mêmes sans tomber dans la présomption ; il ne s’agit pas de mépriser les opinions ni de négliger l’expérience des autres, mais il faut savoir défendre ses vues avec confiance et enthousiasme lorsqu’on possède son sujet et qu’on est sûr de soi. Vous arriverez difficilement 9