Page:Fayol, Henri - Administration industrielle et générale, 1917.djvu/136

Cette page n’a pas encore été corrigée

pour que les lettres y prennent une plus grande place et pour que l’administration n’y soit point oubliée. Je suis convaincu que son prestige n’y perdrait rien, et nos écoles de génie civil qui se croient obligées de l’imiter cesseraient d’imposer à leurs candidats et à leurs élèves des épreuves inutiles et partant nuisibles. — Durée des études

Je disais au congrès des mines et de la métallurgie de 1900 : « Nos futurs ingénieurs restent beaucoup trop sur les bancs « de l’école. L’industrie qui a besoin de jeunes gens bien « portants, souples, sans prétention, je dirais même, pleins « d’illusions, reçoit souvent des ingénieurs fatigués, anémiés « de corps et d’esprit, moins bien disposés qu’on peut le « souhaiter aux besognes modestes et à ces beaux efforts « qui rendent tout facile.

« Je suis convaincu qu’on pourrait les rendre plus tôt à la « vie active et tout aussi bien préparés, en supprimant de « l’enseignement les choses inutiles.. : » Depuis 1900, mon opinion sur la durée trop longue des études d’ingénieur, n’a fait que se confirmer. J’estime que quatre années sont largement suffisantes pour faire d’un bon élève de renseignement secondaire un diplômé des écoles techniques supérieures. Le jeune ingénieur peut être prêt à rentrer dans l’industrie à 2.1 ou 22 ans ; à cet âge il est en mesure d’être utile (1).

Ce résultat doit être obtenu tout en consacrant six mois à des leçons (Vadministration } de commerce , de finances , de sécurité et do comptabilité qui manquent aujourd’hui dans les grandes écoles.

(1) J’ai débuté comme ingénieur divisionnaire des houillères de Commentry, à 19 ans, en sortant de l’Ecole des minesde Saint-Etienne. C’était en 1860. A cette époque lointaine le service militaire n’était pas obligatoire.