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seraient privés dp ce bien précieux du jugement réservé aux seuls mathématiciens ! Evidemment personne ne songe à soutenir une telle proposition. La vertu éducatrice n’est pas plus réservée aux mathématiques qu’aux littératures anciennes ; elle réside surtout dans les problèmes sociaux que la vie nous impose. Toute application de l’esprit, tout problème, de quelque nature qu’il soit, peut contribuer à former le jugement.

11 n’est pas contestable, cependant, que les mathématiques supérieures jouissent dans notre pays d’un très grand prestige.

Pourquoi ?

Ce n’est pas pour les services qu elles rendent aux chefs d’industrie puisqu’ils no s’en servent pas. Serait-ce pour ceux qu’elles rendent aux chefs d’armée ? Pas davantage.

« Sous prétexte que les progrès des sciences et de l’industrie seront utilisés pour la lutte armée contre les nations », dit le général Maillard (1), « on proclame que la conduite de « la guerre sera toute scientifique et qu’elle exigera des « connaissances mathématiques développées. « Rien n’est plus opposé à l’esprit de la guerre. La règle « de trois simple a suffi jusqu’ici et suffira encore pour la « solution des problèmes relevant du calcul qui peuvent se « présenter au cours des opérations. » Ainsi la règle de trois simple suffit aux chefs d’armée comme aux chefs d’industrie.

Si l’on se reporte aux études que Napoléon avait pu faire quinze ans avant le commencement du siècle dernier, on a tout lieu de croire que le dieu de la guerre ne s’est jamais servi de formules plus compliquées. (1) Eléments de la guerre , par le général Maillard, commandant de lTeole de guerre.