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sécurité et do comptabilité, est une grave lacune dans la formation des agents supérieurs de l’industrie. L’enseignement actuel de nos écoles supérieures de génie civil repose sur deux illusions.

La première, c’est que la valeur des ingénieurs et des chefs d’industrie se compose presque uniquement de capacité technique.

La seconde, c’est que la valeur des ingénieurs et des chefs d’industrie est en rapport direct avec le nombre d’années qu’ils ont consacrées à l’étude des mathématiques. Celle-ci n’est pas moins funeste que la précédente et sera peut-être plus difficile à détruire.

A «US DES MATHÉMATIQUES

Que les mathématiques soient l’une des branchos les plus* importantes de renseignement ; qu’elles soient le grand outil de progrès dos sciences physiques et mécaniques ; que tous ceux qui se vouent à l’industrie aient besoin d’en posséder des notions plus ou moins étendues, personne ne songe à le contester. Mais il y a la mesure qu’il ne faut pas perdre de vue. La philosophie, la littérature, l’histoire naturelle, la chimie, sont aussi de grands facteurs de progrès social ; en tire-t-on prétexte pour imposer plusieurs années de culture forcée de chacune de ces connaissances à nos futurs ingénieurs ? On abuse des mathématiques dans la croyance que plus on en sait, plus on est apte au gouvernement des affaires et que leur étude, plus que tout autre, développe et rectifie le jugement. Ce sont là des erreurs qui causent un sérieux préjudice à notre pays et qu’il me paraît utile de combattre. Où commence l’abus ?

Pour faciliter la discussion j’appellerai mathématiques supérieures celles qui n’entrent pas dans le programme actuel du baccalauréat. Ce programme fait partiede la culture générale universitaire ; au delà, les mathématiques prennent