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deux facteurs importants du succès, sont souvent déplorablement négligés. Il n’est pas encore bien entré dans les habitudes de considérer l’Etat-Major comme un organe de pensée, d’étude, d’observation, dont la principale fonction consiste à préparer l’avenir et à rechercher les perfectionnements possibles, sous l’impulsion du chef. Pour que l’Etat-Major puisse bien s’acquitter de cette partie de son rôle, il faut qu’il soit dégagé de toute responsabilité dans la marche des services.

Nulle partie de l’organisme social ne réclame de la part du chef de l’entreprise plus d’attention, plus de jugement, plus d’expérience, plus d’autorité et plus de mesure. C’est un service qu’il doit instituer dans l’intérêt et dans l’intéiêt seul de l’entreprise, et qui a un peu l’apparence d’un service personnel puisqu’il est destiné à combler les propres lacunes du chef. Il se prête facilement aux abus et il éveille vivement l’attention critique. C’est peut-être pourquoi on ne lui demande pas tous les services qu’il pourrait rendre. CHEFS DES GRANDES ENTREPRISES

Dans la recherche des qualités nécessaires aux chefs d’entreprise, nous avons donc à tenir compte à la Ibis des pouvoirs et responsabilités transmis aux chefs de services, et du concours que le chef peut trouver dans son Etat-Major. Nous avons constaté d’ailleurs que les caractères principaux d’un bon gouvernement sont à peu près exclusivement d’ordre administratif’. Il est admis, en effet, que lorsque la prévoyance, l’organisation, le commandement , la coordination et le contrôle s’exercent efficacement sur toutes les parties de l’entreprise, toutes les fonctions s’effectuent convenablement et la marche de l’entreprise est satisfaisante.

Nous pouvons conclure de là que la première condition que doit remplir le chef d’une grande entreprise , est d’être bon administrateur.