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En Bengale


1er  JUIN.


Le soleil se lève à peine, illuminant progressivement les rives de la Baghirati et les barques immobiles où dorment encore les pêcheurs, quand nous sortons du parc du palais. Nous quittons définitivement Moorshidabad, en emportant les vœux de nos amis et le souvenir ineffaçable de cette charmante étape.

Nous nous dirigeons vers Patna par le Gange, que nous allons rejoindre à Godogari, un hameau du district de Moorshidabad. Toujours, partout, l’unique paysage du Bengale, du riz, des villages de boue et de chaume, des allées de manguiers, des plaines où paissent de grands troupeaux gardés par des pâtres indolents, des cultures de jute frissonnant au moindre souffle de la brise, des palmiers nains vigoureux, envahissants.

À Bhagavangola, il n’y a plus de route et sans le secours des « policemen », nous n’arriverions pas à gagner une factorerie de jute abandonnée où nous prenons conseil d’un babou, qui l’habite en qualité de concierge.


Embourbés

Godogari se trouve en face de nous, mais sur l’autre rive d’un bras de rivière, qu’il faut franchir. Nous essayons d’un gué ; le sable brûlant s’écroule sous le poids de Philippe, les roues patinent et l’insolation nous guette, si nous nous obstinons dans