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À Travers l’Inde en Automobile

ou moins médiocres ; de très aimables amis nous ont prédit la fièvre, le typhus, un soleil implacable, une mousson prochaine, mais nous avons résolu d’aller toujours de l’avant, tant que Philippe voudra nous porter.


En Route

Philippe, il y a trois ou quatre ans, avait une certaine apparence, une valeur personnelle ; aujourd’hui, il n’a plus que le charme des vieux objets et des vieux animaux favoris ; ce n’est plus une machine, c’est une habitude. Il pourra passer partout, sur tout, sa carrière est sacrifiée d’avance ; nous l’avons amené comme certaines fillettes dans une excursion extraordinaire emportent une vieille poupée pour jouer, non plus au baptême ou à la visite, mais à l’enterrement, Nous n’avons qu’un but défini, une idée fixe : voir le peu d’Inde qui subsiste encore loin du chemin de fer, surmonter toutes les difficultés pour arriver à une ruine célèbre, enfouie dans la jungle, ou à un État indigène conservant encore les usages, les vêtements, les montures consacrés par les siècles. C’est ainsi que nous avons décidé de visiter tout, d’abord un village qui fut une cité, Moorshidabad, l’ancienne capitale des Nizam du Bengale, pour le descendant desquels on nous a donné des lettres d’introduction, en y joignant quelques informations tout à fait approximatives sur les distances, l’état des routes et les ressources du pays.

Nous sortons de Calcutta par la route de Barrakpore, plate, insignifiante, entre deux rangées de banyans gigantesques, dont