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Un Souverain Maratte

rables plates-bandes de pétunias roses, ratissent les allées ; leurs silhouettes brunes convainquent invinciblement que ce décor européen est fixé en sol indigène. Pour arriver aux immenses enclos des chasses réservées au Maharadja, on monte dans de petites charrettes à deux roues dont les panneaux longs et fort étroits sont émaillés de clous de cuivre et d’argent formant mille dessins. La caisse et les brancards en cuivre poli, font de ces voitures des véhicules très élégants ; dans le lointain sur une route poudreuse, elles filent au soleil comme des flèches d’or. Deux bœufs zébus les traînent encouragés par un bonhomme assis à califourchon sur le timon et qui les dirige par des cordes passées dans les naseaux. Le cheetah, condamné à un jeûne rigoureux pendant les deux jours qui précèdent la chasse, manifeste lorsque nous arrivons au rendez-vous une légitime impatience de s’élancer à la poursuite de son repas.


Ekka attelée de bœufs trotteurs. Le Cheetah avec sa suite. Encapuchonné.


Il est très entouré. Deux cipayes à cheval, des gardes chasses, des piqueurs, son gardien marchent à ses côtés, tandis qu’il se roule et s’étire à l’aise sur une claie de feuillage attelée de vaches trotteuses. Un capuchon de cuir rabattu sur les yeux le maintient dans l’obscurité et l’obéissance. Des centaines de daims, d’antilopes, des troupeaux charmants de gazelles inoffensives paissent dans les plaines, nous en voyons quelques unes couchées sans méfiance au pied des arbres, qui nous considèrent de leurs