Page:Faydit de Terssac - À travers l’Inde en automobile.djvu/124

Cette page a été validée par deux contributeurs.
112
L’Hymalaya


SIMLA, 3 OCTOBRE.


S’il est vrai que les climats et les sols modifient les races, il ne faut pas s’étonner que leur séjour aux Indes transforme les Anglais.

L’on chercherait vainement parmi les Anglos-Indiens, ces types consacrés d’insulaires puritains, secs, rigidement protestants, l’Anglais de vaudeville qui laisserait périr autrui sans le secourir, s’il ne lui avait été présenté. Ils reconnaissent avec une bonne grâce parfaite qu’au contact de populations plus ardentes dans les rapports continuels entre les deux peuples, ils perdent de cet égoïsme racial et de cette vanité nationale qui les rend parfois insupportables à leurs voisins du continent.

À Simla on surprend mieux qu’ailleurs les différences profondes que la vie indienne creuse entre le caractère des Anglais des Indes et ceux des îles Britanniques.


Vue de l’Hymalaya à Simla

Ce coin de l’Hymalaya est du mois d’avril au mois d’octobre, le rendez-vous élégant de tous ceux qu’une distance trop grande ou des difficultés pécuniaires n’empêchent pas de s’y rendre. L’on y mène la vie des villes d’eaux ; courses à cheval, casino, théâtre, bal, concert parfois, car malgré son ignorance totale de la