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Les Villes Mogholes


AGRA, 25 SEPTEMBRE.


Les Moghols régnent encore à Agra ; le fort, la citadelle d’Akbar, survit à sa gloire et le Taj Mahal, posé comme une colombe neigeuse au bord de la Jumna, immortalise l’âme tendre de Shah Jehan. Delhi fut le siège officiel et brillant de l’Empire des Fils de Timour, mais les vieilles races de l’antiquité indoue avaient, avant eux, de ces mêmes remparts d’Indraprashata, fait trembler l’Indoustan,

Agra, elle, n’a jamais connu qu’un maître, l’oriflamme d’émeraude et le croissant du Prophète. Elle reste l’esclave de cette servitude lointaine, gardant en ses pierres et ses marbres l’empreinte indélébile de l’âme musulmane.


Agra. Appartement des Femmes de l’Empereur au sommet du fort.

Akbar, restaurateur du trône de son père, législateur et politique de sa race, voulut aussi en être le souverain le plus fastueux et marquer cette terre reconquise par ses victoires, du sceau de sa puissance. C’est lui qui fit élever à Agra la forteresse de Lot Kelat dont les proportions colossales en granit rouge poli, les enceintes crénelées, entourées de fossés où circulait l’eau vive, les palais, les sanctuaires qu’elle abrite, demeurent intacts, immortel memento de la plus grande race de conquérants