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considérant comme une machine, ainsi que cela se pratique trop souvent, mais bien en le considérant comme un ami auxiliaire ; l’un est la tête et l’autre est le bras : tous deux sont de même origine et s’en souviennent.

On ne t’élèvera jamais de statue, à toi, Martin, qui nous a affranchis. Tu as brisé nos chaînes en développant notre intelligence ; tu nous as permis de lire dans le livre de la nature et d’apprendre à aimer l’homme parce qu’il est notre semblable, à secourir le faible parce qu’il est opprimé. Ton œuvre ne trouve plus d’imitateurs, elle est cependant bien grande et bien belle, il faut donc que l’indifférence efface l’amour de l’humanité ou bien que les ingrats soient ici bas en grand nombre.

Il n’est pas besoin de statues pour perpétuer ton nom. Il vivra autant que nous dans nos cœurs, et comme ton œuvre est impérissable, ton nom est éternel ; rien ne peut étouffer ta mémoire. Nous nous souviendrons que Martin, l’enfant du pauvre, une fois parvenu aux honneurs et à la fortune, a doté sa ville natale d’une somme considérable qui devait avoir pour but de fonder une