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2 LA MUSIQUE DES COULEURS cice d’un appareil spécial nommé « oreille », avoir conscience des vibrations voisines de l'air (lorsque ces vibrations sont au moins de 32 par seconde, et au plus de 76.000 par seconde), on dit qu’il per- çoit les sons. Quand, par le moyen d’un appareil spécial nommé « œil », l’organisme humain peut avoir conscience des vibrations voisines de l’éther cosmique (lorsque ces vibrations sont au moins de 440 trillions par seconde, et au plus de 770 tril- lions par seconde), on dit qu’il perçoit la lumière. Au delà et en deçà de ces limites fixées aux nom- bres de vibrations (1), notre oreille et nôtre œil ne perçoivent rien de net; mais cela n’empêche pas les vibrations correspondantes d’exister. Dans la foule des vibrations qui nous entourent et nous assiègent, nos organes opèrent une sélec- tion (2), pour ne laisser arriver à la conscience ____________________________________________________________

(1) il convient de dire que ces limites varient avec les individus et avec les conditions de l’expérience. (2) Cette sélection ou ce triage peut être considéré comme un cas particulier du phénomène de triage ou d’analyse que l’on ren- contre dans tous les ordres de faits. Une vibration, un mouvement, une action quelconque se trouvant produite, l’effet résultant en un lieu donné varie avec les condi-. tions rencontrées, varie avec la nature et la forme du corps ac- tionné (corps auquel on peut donner la qualification générale de « récepteur >>). Chaque récepteur est adapté, naturellement ou artificiellement, à la réception d’une action particulière, qu’il re- tient, ou grandit, ou encore rend sensible. La mise en jeu d’un certain nombre de récepteurs permet de faire un triage parmi toutes les actions, et de n’en retenir et conserver que quelques-unes. Déjà un certain nombre de récepteurs artificiels ont été cons- truits. On les appelle le plus souvent des « résonateurs », lors-