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breuses villes qui s'échelonnent le long du couloir rhoda- nien, depuis Mäcon jusqu'à Marseille. Là, celles qui. après Lyon, eu bénélicient dans une mesure exceptionnelle sont incontestablement Avignon et Marseille. Les sœurs de Saint- Charles sont à Avignon dès 1811, sous la direction d'une supérieure remarquable, mère Fouillat Saint-Joseph, pour y ouvrir 3 écoles communales, l'orphelinat de la Petite- Provence et le pensionnat de la Fusterie. L'année suivante elles acceptent le service de l'Aumône générale et de la maison royale de Santé, qui sera transférée plus tard à Mont- devergues. Dans la suite elles sont encore appelées dans 7 ou 8 autres établissements. C’est donc un total de 15. D'Avignon, comme d'un foyer de lumière et de charité, elles rayonnent à Apt, Bonnieux, Cadenet, Pernes, Pertuis, Visan.….. elec. Leur zèle y est éclairé et avivé, pendant de nombreuses années, par un aumônier d'une valeur exception- pelle, le chanoine Sylvain, le célèbre auteur des Pailettes d'Or. A Marseille, leurs établissements sont encore plus nombreux et non moins florissants. Elles y dirigent, outre 16 écoles communales, plusieurs salles d'asile, des externats payants, les pensionnats du Camas, et des Chartreux et eutin l'orphelinat de la grande Providence, où de la Vierge dorée.

L'œuvre accomplie par les sœurs de Saiut-Charles, au cours du xix° siècle, ne pouvait moins faire que d’être par- ticulièrement féconde, car elle avait été entrepise sous le signe de la Croix et elle s'acheva de mème. En effet, celles qui l'avaient inaugurée, en 1892, élaient des victimes de la persécution «sanglante » la Terreur, et celles qui la clotu- rérent furent. dé 1859 à 1901, les victimes de la persécution ‘légale », c'est-à-dire, des laicisations, des impôts d’ex- ception et, finalement, de l'interdiction d'enseigner.

Grâce à leur foi en la Providence et à l'appui qu'elles reçurent des catholiques, elles parèrent victorieusement les coups qui leur furent portés sans arrèt. Les lettres d’obé- dieuce ne valant plus pour leur permettre d'enseigner, elles se présentérent aux examens du brevet de capacité et y réus- sirent brillamment; c'est ainsi qu'en 1881, 118 d'entre elles obtiurent ce diplome. Les laicisations en masse comimen- cèrent dés 1859, en vertu de simples arrêtés préfectoraux, et dix ans après, 1889, elles n'avaient plus une seule des 2y5 écoles communales, qu'elles avaient tenues si longtemps et avec un succès avoué par les personnages ofliciels; elles ouvrirent en grand nombre des écoles parvissiales et Y ame- nérent leurs 40.000 élèves. A partir de 188%, la taxe d’abonne-