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de son chef. Le cardinal Fesch a apporté dans la réorgani- sation de son diocèse un zèle digne d’admiration; mais il semble qu’il y a fait preuve, parfois, d'une autorité quelque peu... napoléonienne. J'en donnerai la preuve lorsque, pour tenir une promesse, je raconterai les origines de notre petit séminaire. Présentement, je me contente «le noter que l'agré- gation provoqua, au bout de quelques années, une sépara- tion douloureuse, mais nécessaire, celle de Pradines, où avait été établi un second noviciat, et où allait, heureuse- inent, se constituer le merveilleux et très cher monastère des Bénédictines de M de Bavoz.

En 1804, la congrégation, renaissante quitte le Petit- Collège, pour s'installer provisoirement dans la maison de la Brèche, rue Tramassac, et définitivement en 1808 dans la maison des Bleues-Célestes, religieuses de l’ordre de l'Annon- ciade, montée des Carmélites. C'est là qu’elle reçoit une organisation complète et à peu près définitive : les vœux perpétuels sont substitués aux simples promesses (1832); la Supérieure générale ne pourra plus être élue que pour 5 ans, mais avec la faculté pour les sœurs votantes de la réélire autant de fois qu’elles le jugeront à propos (1833); la Règle de 1554, restée à l'état de manuscrit et égarée pendant la révolution, est remplacée par un Directoire qu'approuve le cardinal Fesch (1810); ce Directoire est revisé par le Chapi- tre générale de 183% et reçoit l'approbation de Mgr d’Ama- sie ; il marque les étapes qu'il faut parcourir pour arriver à l’état de religieuse parfaite : un an de postulat, la prise d'habit et les vœux temporaires renouvelables chaqne année pendant cinq ans, la profession perpétuelle, au bout de dix ans la réception de la croix d'argent.

Ainsi accrue et organisée, la congrégation déploie une activité toujours grandissante. Dans la seule ville de Lyon le nombre de ses établissements arrive au chittfre, à peine croyable, de 58. La plupart des villes du diocèse, Saint- Etienne, Roanne, Montbrison, Saint-Chamond, Rive-de-Gier, dans la Loire, Villefranche, Oullins, Tarare, Thizy, dans le Rhône, en ont chacune plusieurs. C'est par centaines qu'il faut compter les localités de moindre importance qui en possèdent au moins un. D'ailleurs cette activité ne s'arrête pas aux limites du diocèse. Malgré les conseils de prudence du cardinal de Bonald et sous la pression de demandes réitérées et suppliantes, ainsi que celle de l'abondauce des sujets, elle s'exerce bien au-delà. Avant la laicisation des écoles communales, vers 1859-80, elle s'étend sur une grande partie du Sud-Est, et mème sir quelques parties du Jura, par exemple à Salins, et du Languedoc, principalement à Montpellier. Mais elle se fait sentir surtout sur les nom-