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C'est ainsi que sœur Chavard, pendant plusieurs années. assure le fonctionnement de deux écoles, distantes d’une lieue, l'une à Ancy et l'autre au Maillard, dans la région de Tarare. D'autres religieuses tiennent, à Lyon même, plusieurs externats. La Mère Martinaud devirnt l’institutrice du célè- bre comte de Tournon. Les sœurs Deville et Combet, caté- chistes à Eeully, ont le bonheur insigne de préparer le futur curé d'Ars à sa première communion. Enlin la Révérende Mère Sicard et sœur Berthet, assistent pieusement, jusqu'à sa mort. le vénérable M. Gay, supérieur de Saint-Charles.

Cette attitude de fidélité religieuse et de dévouement apostolique, poussée jusqu'à l'héroïsme. va être magnifique- ment récompensée.

€) De 1802 à 1901.

c) De 1802 à 1901 c'est la période d'un développement « prodigieux ». Le nombre des religieuses s'accroît rapide- ment et, par voie de conséquence, celui de leurs établisse- ments scolaires et hospitaliers, se multiplie. D'autre part l'organisation de la congrégation se complète et arrive à sa forme définitive.

La congrégation des sœurs de Saint-Charles est la pre- mière de toutes celles du diocèse à se reconstituer. Dès 1802 les anciennes compagnes de la Révérende Mère Sicard, qui ont survécu, ou qui sont valides et libres, se remettent sous sa direction et s'installent au Petit-Collège. Elles re- prennent leur costume religieux, le Jeudi-Saint de 1803. A ce moment elles ne sont plus que 16. En 35 ans leur nombre s'élèvera jusqu'à 969, plus 6o novices. Il sera de 2127 en 1874 etarrivera à la fin de cette période, qui est séculaire comme la précédente, à 2285. Cet accroissement rapide s'explique, au moins pour les premières années, par le fait que les aspirations à la vie religieuse, trop longtemps contenues, sout impatiententes de se réaliser, el par cet autre fait que la congrégation des sœurs de Saint-Charles est alors la seule forme de vie religieuse qui leur permettent cette réalisation. Voilà pourquoi le recrutement se fait, non seulement de la manière normale qu'est l'admission individuelle au postulat, mais de la manière exceptionnelle qu'est l'admission col- lective d'anciennes religieuses de tous Ordres, directement à la profession, et qu'on appelle l'agrégation. C'est le Supé- rieur d'alors, M. Jauffret, vicaire général du cardinal Fesch, et plus tard évèque de Metz, qui pousse les Supérieures à tenter ce mode insolite et hardi de recrutement. Sans nul doute, il agit avec l’assentiment el même sous l'inspiration