Page:Favier - La congrégation des soeurs Saint-Charles - Bulletin de l'Union Gildarienne.pdf/5

Cette page n’a pas encore été corrigée

les mérites ne sont pas inférieurs à ceux de Saint-Charles, était née depuis trente deux ans, en 1648. Mais c'était au Puy et elle ne devait s'établir à Lyon et y former une congrégation indépendante qu'en 1806. Pour assister à une splendide floraison d'Instituts religieux. tous voués à l'édu- cation des filles du peuple, il faut attendre le siècle suivant. Alors on voit apparaître, tout d'abord, les sœurs de la Pro- vidence d'Evreux, les Vatelotes et les sœurs de la Sagesse, dont le zèle va s'exercer loin de notre révion, au Nord et à l'Ouest de la France. et plus tard les sœurs du Saint- Sacrement d'Aulun et celles de l'Enfant Jésus qui fournissent au diocèse de Lyon d'assez nombreuses et d’excellentes inslilutrices. ;

Le mérite de Charles Démia est d'avoir fait de son essai un coup de maïtre, c'est-à-dire, d'avoir créé une œuvre si bien organisée, qu'elle devait durer, en susciter d’autres et leur servir de modèle : « 11 créa une organisation de Petites- Ecoles pour les enfants pauvres, d'écoles professionnelles et ménagères, d'écoles normales de formation. de retraites annuelles pour les professeurs, d’inspecteurs diocésains. or- ganisation à laquelle on n’a pas ajouté depuis, une seule idée neuve. Quand Démia mourut, à 53 ans (1689), 1600 enfants des Petites-Ecoles suivaient son cortège ; cinquante ans après. ils étaient 4000. Et celte initiative lyonnaise ne vint pas à la suite de celle de J.-B. de la Salle ; elle la précéda et l'inspira. » (Mgr Lavallée).


20) Développements successifs. A) De 1680 à 1591.

A) De la mort de son fondateur (1689) à sa suppression motmentanée par la grande Révolution (1591). la congré- gation n'obtient qu'un développement lent et restreint. En l'espace d'un siècle le nombre de ses membres ne s'élève pas au-delà de 41, de 13 qu'il était tout d’abord. Quant à celui des Petites-Ecoles, il ne dépassera pas 12, pour Lyon et ses faubourgs. En y ajoutant les 3 ou 4 écoles fondées en dehors de Lyon, soit à Saint-Etienne, avant la mort de Ch. Démia. soit à Rive-de-Gier et à Saint-Pierre-le-Vieux. après sa mort. on n’obtiendra qu’un bien modeste total de 15 ou 16.

Mais si son champ d'action reste relativement peu étendu, son action revêt de nouvelles formes. Des classes de travail. qui sont des écoles professionnelles avant la lettre, sont annexées à certaines classes d'instruction propremént dite. Un pensionnat, qui ne tarde pas à devenir florissant, est éta- bli rue de l'Enfance. Tout près est ouverte une maison de santé pour les personnes du sexe atteintes de démence.

A partir de 1698, le gouvernement, de la communauté