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mériterait d'être appelée la Loi contre les Congrégations, les sœurs de Saint-Charles ont dû quitter toutes leurs écoles, du moins comme religieuses, et se porter vers leurs établis- sements hospitaliers. IL en est résulté un double malheur : l'enseignement chrétien a été en souffrance et le recrutement de la Congrégation est devenu délicitaire. A tout prix, il faut que les religieuses de Charles Démia redeviennent ce qu'elles ont été principalement, dès le début et pendant plus de deux siècles, des « sœurs de la Doctrine chrétienne » et des

Conductrices d'âmes ». Mais pour cela, il est nécessaire que les prêtres des paroisses leur envoient des recrues beau- coup plus uonibreuses. Or, il en est pour elles, ce qu'il en est pour nos séminaires, leurs recruteurs sont pleins de zèle, mais il y en a encore trop peu: operarii autem pauci.

Et pourtant ne serait-ce pas pour beaucoup, sinon pour tous, un devoir de reconnaissance, de le devenir? Combien, au petit séminaire ont bénéficié de leur dévouement et combien leur doivent en quelque sorte leur vocation, car si leurs mères leur ont transmis une âme sacerdotale, n'est-ce pas parce qu'elles l'avaient reçue des maitresses qui les avaient formées”?

Le décret de louange dont Benoit XV les a honorées, et celui par lequel Pie XI à approuvé leur Congrégation et leurs Constilutions ne sont-ils pas, à l'adresse de tous les prètres comme une invitation à s'occuper activement de ce recru- tement?

Enlin, ne peut-on pas insinuer que le Ciel lui-mème s'est déclaré en leur faveur, puis que l'un des miracles acceptés pour procéder à la Canonisation du Curé d’Ars à êté la gué- rison d'une sœur de Saint-Charles.



Je l'avoue, c'est surtout un plaidoyer en leur faveur que j'ai voulu faire, en écrivant ces pages... interminables. La” reconnaissance et une estime admirative me l'ont inspiré. Si je ne l'ai pas réussi, la faute n’en est certainement pas à mon cœur.

Du reste, j'ai des raisons de croire que la grâce divine dai- ynera se servir de ce pauvre essai pour réaliser quelque chose de ce qui est l'ardent désir de beaucoup d'ämes. Pour ma part, si j'arrivais à contribuer au succès d'une seule vocation, je m'estimerais magniliquement récompense.