Page:Favier - La congrégation des soeurs Saint-Charles - Bulletin de l'Union Gildarienne.pdf/13

Cette page n’a pas encore été corrigée

— & —

un effacement qui lui a permis de vivre en une union intime et constante avec Dieu. A l'instant: où elle rend le dernier soupir, 20 mai 1884, une petite fille qui a été sous sa garde, à la salle d'asile, appelle soudain sa mère et lui dit: « Ma- man, regarde donc! Madame Saint-Valory qui s'en va au ciel! Oh! qu'elle est belle. »

— À Apt, sœur Symphorose, converse, est pendant 64 ans, gräce à sa vertu extraordinnaire, le paratonnerre de la mai- son. Craint-elle d'avoir mal préparé les repas, elle va s'en accuser, à genoux, à la Supérieure. Devenue incapable de marcher elle se fait voiturer à la chapelle et y passe tout le temps entre les repas. Durant les dix-huit mois qui précèdent sa mort, elle est confinée dans une étroite et sombre cellule. et lorsque sa Supérieur vient prendre de ses nouvelles et lui demande si elle ne s'ennuie pas, elle répond : « Oh! ma Mère, je suis heureuse comme une reine, je trouve mes journées trop courtes, je les passe tout entières à visiter les sanctu- aires que je connais, où le bon Dieu est tout seul, et le soir. je n'ai jamais fini mes pèlerinages. » De son vivant même, elle obtient des miracles: à une maman allolée par la pensée que son enfant va être amputé d'une jambe, et qui lui demande de prier avec elle, elle répond: € Qu'on n'opère pas, il guérira, il guérira ! » Et, en effet, l'enfant guérit, sans être amputé. Elle meurt à 91 ans. en 1878, et toute la popu- lation défile devant sa dépouille et chacun, voulant emporter une relique, taille dans son vêtement, si bien qu’on est obligé de fermer le cercueil. Pendant longtemps on l'invoque et. par son intercession. on obtient des faveurs extraordi- naires.

+

J'arrète brusquement cette revue. Je ne voudrais ni lasser ceux qui l'ont suivie, ni allonger démesurément le Bulletin. Pourtant, j'avoue que si l’occasion s’en présentait, je serais heureux de la reprendre et de la poursuivre. Elle me permet- trait, en arrivant à la fin, de me retrouver devant celle que nous avons connue et aimée, ici, à Saint-Gildas, que nous pleurons encore et que nous sommes tentés d’invoquer comme une sainte, mère Saint-Honoré.

. DE

Il n'est donc pas étonnant que le saint Curé d'Ars, qui a connu les sœurs de Saint-Charles, puisque deux d'entre elles l'avaient préparé à sa première Communion, les ai€ tenues en particulière estime. En plusieurs circonstances, il en a donné des témoignages, qui ont été pieusement consi- gnés dans les Annales et qui sont pour la Congrégation, un titre de légitime flerté et un précieux encorrrement.