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férer de ces constatations que le besoin de savoir est inhérent à l’individu arrivé à un certain degré de développement.

Ce besoin engendrant l’idée de Dieu, voilà l’hypothèse. Voici maintenant les conjectures expliquant fort plausiblement la genèse de cette idée.

À l’origine, les phénomènes, petits ou grands, gardaient à l’égard des aïeux des allures de mystère. La nature impénétrée, n’ayant encore livré aucun de ses secrets, l’homme fut pendant des siècles comme un esquif ballotté par la tempête et impuissant à se guider. Cependant, vint une époque où la nécessité de chercher à se rendre compte se fit impérieusement sentir. L’être humain pouvait-il rester éternellement désarmé en face des forces naturelles, des éléments, des fléaux ligués contre lui, des ennemis de toute nature coalisés contre son existence ?

Il s’ingénia à trouver des explications nécessaires. Sa complète ignorance ne lui permettant pas de donner aux phénomènes observés une explication positive et vérifiable, il fut fatalement conduit à faire intervenir une pléiade d’acteurs surhumains auxquels il attribua prodigalement toutes les puissances.

Peuplée de bruit, de couleur, de formes, d’images et d’impressions variables à l’infini, son imagination de-