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traîne l’humanité écrasée par le tyran sanguinaire que les castes sacerdotales se sont donné la sinistre mission de nous faire adorer ?

Quel incomparable artiste saura jamais retracer, avec la richesse de coloris suffisante et l’exactitude de détails nécessaire, les tragiques péripéties de ce drame dont l’épouvante terrifia durant six siècles les civilisations assez déshéritées pour gémir sous la domination de l’Église catholique, drame que l’histoire a flétri du nom terrible « d’Inquisition » ?

La religion, c’est la haine semée entre les humains, c’est la servilité lâche et résignée des millions de soumis ; c’est la férocité arrogante des papes, des pontifes, des prêtres.

C’est encore le triomphe de la morale compressive qui aboutit à la mutilation de l’être : morale de macération de la chair et de l’esprit, morale de mortification, d’abnégation, de sacrifice ; morale qui fait à l’individu une obligation de réprimer ses plus généreux élans, de comprimer ses impulsions instinctives, de mater ses passions, d’étouffer ses aspirations ; morale qui peuple l’esprit de préjugés ineptes et