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Feuilleton du 2 Août 1908


LES
CRIMES DE DIEU
PAR
SÉBASTIEN FAURE

Les Crimes des religions

(Suite et fin)


La religion, c’est encore le progrès retardé.

Pour celui qu’abêtit la stupide attente d’une éternité de joies ou de souffrances la vie n’est rien.

Comme durée elle est d’une extrême fugitivité, vingt, cinquante, cent ans, n’étant rien auprès des siècles sans fin que comporte l’éternité. L’individu courbé sous le joug des religions va-t-il attacher quelque importance à cette courte traversée, à ce voyage d’un instant ? Il ne le doit pas.

À ses yeux, la vie n’est que la préface de l’éternité qu’il attend ; la terre n’est que le vestibule qui y conduit.

Dès lors, pourquoi lutter, chercher, comprendre, savoir ? Pourquoi tant s’occuper d’améliorer les conditions d’un si court voyage ? Pourquoi s’ingé-