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vient pas, ce Dieu est criminel, il est d’une férocité sans bornes. Que dis-je ? lui seul est féroce, lui seul est criminel. Puisque seul il est capable de vouloir et de pouvoir, seul il est coupable et doit assumer toutes les responsabilités.


Dieu et la liberté humaine


Il est vrai qu’avec cette souplesse qui caractérise l’esprit religieux et à l’aide de ces sophismes captieux qui ont fait de la race des prêtres les casuistes les plus dangereux, les Déistes objectent que le mal n’est pas le fait de leur Dieu, mais celui de l’homme à qui, dans sa souveraine bonté, Dieu aurait concédé cet attribut : la liberté, afin que, capable de discerner le bien du mal et de se déterminer en faveur du premier plutôt que du second, l’homme fût justiciable de ses actions et connût la récompense ou la peine attachée à la pratique du bien ou du mal.

Cette objection est sans valeur.

Et tout d’abord, si nous supposons un instant que Dieu existe et qu’il a daigné nous gratifier de la liberté, on ne saurait méconnaître que, cette liberté nous venant de lui, c’est elle qui, par l’action s’affirme dans le mal comme dans le bien. Peut-on expliquer que, de cette parcelle de liberté arrachée à l’Être souverainement libre un aussi méchant usage soit fait sans que la liberté divine