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Feuilleton du 26 Juillet 1908


LES
CRIMES DE DIEU
PAR
SÉBASTIEN FAURE

La Providence et le Mal

(suite)

Eh bien ! de deux choses l’une : ou bien Dieu peut supprimer le mal, mais il ne le veut pas ; dans ce cas, sa puissance reste entière, mais s’il reste puissant, il devient méchant, féroce, criminel ; ou bien Dieu veut supprimer le mal, mais il ne le peut pas ; et alors, il cesse d’être féroce, criminel, mais il devient impuissant.

Ce raisonnement a toujours été et sera à tout jamais sans réplique.

Le concept et le sentiment que nous avons de l’Équité ne nous disent-ils pas que quiconque voit se commettre sous ses yeux une action coupable et, pouvant aisément l’empêcher, la laisse accomplir, devient complice de cette action et devient criminel au même titre que celui qui l’a perpétrée ?

Ce Dieu qui, étant donnée son omnipotence, pourrait empêcher sans effort le mal et ses horreurs et qui n’inter-