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tremblements de terre, des tempêtes, des cyclones, des incendies, des inondations, des sécheresses, de la famine, des maladies, des fléaux, des blessures, des douleurs, de la mort, etc., etc., c’est le mal physique.

Nous sommes témoins et victimes d’innombrables injustices, violences, tyrannies, spoliation, meurtres, guerres. Partout la fourberie triomphe de la sincérité, l’erreur de la vérité, la cupidité du désintéressement. Les sciences, les arts, quel usage en font les gouvernements, sortes de providences terrestres ? Les font-ils servir à la paix, au bien-être, à la félicité générale ? L’histoire, pleine de crimes atroces et d’effroyables calamités, n’est que le récit des malheurs de l’humanité. C’est le mal moral.

Le mal d’où sort-il ? d’où vient-il ?

Si l’on admet l’existence de Dieu, on admet du même coup que tout ce qui existe procède de Lui. C’est donc Dieu, cet Être de vérité qui a engendré l’erreur, Dieu, ce principe de justice, qui a donné naissance à l’Iniquité, Dieu, cette source de toute bonté qui a enfanté le Crime !

Et c’est ce Dieu, centre et foyer de la douleur et de la perversité, que je devrais respecter, servir, adorer ?…

Le Mal existe : nul ne peut le nier.