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Sur ce point : « Où, quand, comment l’idée de Dieu s’est-elle présentée à l’esprit humain ? » les opinions sont multiples et contradictoires.

En l’absence de documents précis, il n’y a, il ne peut y avoir que des hypothèses.

Voici celle qui me paraît être la plus vraisemblable, et si je me hâte de déclarer qu’il ne s’agit ici que d’une hypothèse et d’une série de conjectures, il me sera permis néanmoins d’ajouter que la probabilité de ces conjectures et de cette hypothèse me frappe et, je l’espère, saisira votre raison.

Le besoin de savoir, c’est-à-dire de comprendre, d’expliquer les phénomènes au sein desquels l’individu se meut ; le besoin de savoir, non pour le seul plaisir de science, mais dans le but d’utiliser les forces qui l’entourent et de neutraliser celles qui menacent sa vie, ce besoin de savoir, on le trouve en vous, en moi, en nous tous. Il existe à des degrés divers, mais peu ou prou, on le rencontre chez tous.

Le développement incessant des connaissances humaines est une preuve suffisante que ce besoin n’est pas particulier à nos civilisations contemporaines. Les vestiges déjà fort anciens des premiers efforts réalisés par nos ancêtres, en vue de connaître, prouvent que ce besoin remonte aux âges les plus reculés. Il est donc permis d’in-