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donné de faire. La succession régulière des jours, des nuits, des saisons, la répétition prévue des mêmes phénomènes, la constatation des mêmes effets faisant suite aux mêmes causes, en un mot l’observation toujours identique à elle-même de l’enchaînement rigoureux et méthodique des mêmes faits : voilà ce que nous appelons l’ordre.

Tout changement, toute infraction à ces sortes de règles issues de la multiplicité et de la constance de nos constatations personnelles et des observations générales, constitue le désordre.

En un mot, ordre et désordre étant deux termes dont la signification est exclusivement subjective, est considéré comme ordre tout ce qui est conforme aux notions que nous nous sommes faites ou que l’on nous a inculquées ; est considéré comme désordre tout ce qui y est contraire.

En conséquence, l’harmonie que nous remarquons dans le cosmos procède de notre esprit. Et ces admirables qualités d’ordre, qui nous suspendent en contemplation devant la régularité de l’agencement universel, c’est notre intellect qui a eu la générosité d’en doter la Nature.

L’ordre, le désordre sont des choses qui intrinsèquement n’existent pas. Dans les mondes solaires qui emplissent l’espace, il n’y a ni ordre ni dé-