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milliers de constatations viennent l’établir. La théorie de l’évolution consacre le transformisme incessant de la matière ; elle repose sur les métamorphoses ininterrompues que subissent les êtres et les choses ; elle sert à expliquer le perpétuel devenir. Cette modification sans arrêt, cette succession d’états aussi lente que certaine, n’est-ce pas l’irréfragable preuve de la continuité du mouvement, l’attestation sans réplique de la présence du mouvement dans les âges les plus reculés, comme la certitude de la même présence dans les avenirs les plus lointains ?

Qui ne connaît le principe auquel, en mécanique, on a donné le nom de « persistance de la force ? » Qui ne sait que la force, le mouvement jamais ne disparaissent, jamais ne diminuent ; qu’il y a simplement mutation, c’est-à-dire changement dans la nature et les effets du mouvement, mais que, s’il est ici chaleur, lumière, ailleurs électricité, le mouvement tout entier se transmet en dépit des aspects divers sous lesquels il se révèle, mais encore une fois, jamais ne subit la plus minime diminution.

C’est l’application au mouvement de cette vérité en chimie : rien ne se crée, rien ne se perd.