Page:Faure - Les Crimes de Dieu, paru dans l'Action syndicale, 24 mai au 2 août 1907.djvu/28

Cette page a été validée par deux contributeurs.

les « sans bornes » sont solidaires. Et de fait, tirez dans la suite des siècles qui forment le passé une ligne imaginaire. Prolongez-la dans les successions des âges qui constituent l’avenir. Là encore, ajoutez les uns aux autres les chiffres les plus fantastiques. Pouvez-vous, remontant le cours des âges, trouver le point de départ, le principium, l’origine ? Pouvez-vous, descendant les siècles, en arriver à leur consommation définitive ? Non.

La matière est donc non-seulement partout, mais toujours.

Ces qualités « d’indéfini » on les retrouve encore dans toutes les autres propriétés de la matière, le volume par exemple.

Supposez un volume colossal de matière. Vous sera-t-il raisonnablement permis de prétendre qu’il faut en rester là : qu’on n’y peut rien ajouter ? Faites maintenant l’opération inverse : divisez une partie en cent et, en mille, en un million de parties. Serez-vous parvenus à l’extrême limite de cette divisibilité ? Ne pourrez-vous plus fractionner ?…

Donc, pas de limite non plus dans la divisibilité de la matière.

En conséquence, à cette première question : qui a fait la matière ? je réponds que cette question n’aurait de raison d’être que s’il était possible d’as-