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sont de nos jours si abondantes et si décisives que les plus croyants des croyants eux-mêmes ont renoncé à les contester.

Mais, avec cette souplesse de dialectique qui le caractérise et qui a donné naissance à une casuistique spéciale, l’Esprit religieux se réfugie derrière le raisonnement que voici :

« Il y a des lois naturelles auxquelles obéissent les mondes éparpillés dans l’espace : soit. Mais qui dit « Loi » dit « Législateur ». De plus, le législateur doit être revêtu d’une puissance supérieure et antérieure aux forces que sa loi soumet. Il existe donc un Législateur suprême. »

Il faut avouer que bon nombre de personnes ont cru voir dans cette argumentation une considération décisive en faveur de l’hypothèse « Dieu » proclamée ainsi nécessaire.

L’erreur de ces personnes est explicable aisément. Elle provient de cette analogie que d’habiles sophistes cherchent à créer entre les lois naturelles qui régissent la matière et les lois humaines.

Le raisonnement de ces casuistes est le suivant :

« Les lois qui régissent les sociétés humaines ont nécessité l’intervention du législateur. Ceci et cela s’impliquent fatalement. En conséquence,