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Feuilleton du 24 Mai 1908


LES
CRIMES DE DIEU
PAR
SÉBASTIEN FAURE


L’Évolution religieuse


De récents travaux scientifiques ont merveilleusement mis en lumière la théorie du transformisme, cette théorie qui constate ce fait que, dans la nature, rien n’est immobile ou immuable, que tout évolue, se modifie, se transforme.

Il a paru intéressant à des esprits studieux de rechercher si cette loi d’évolution trouve son application dans le monde des idées et il semble d’ores et déjà établi que l’idée — comme la matière — traverse une incessante succession d’états et perpétuellement se métamorphose.

Si l’on admet que l’idée n’est en elle-même qu’un reflet interne de l’ambiance, qu’une adaptation au tempérament de chacun des sensations perçues, des impressions ressenties, dire que, dans la nature, tout se transforme, c’est, du même coup, avancer que l’idée — aussi bien que toute chose et de la même façon — est soumise aux lois du transformisme.